SUR LES TRACES DE NOS ORIGINES

Rév. & Mme Werner KNORR, Missionnaires pionniers

MISSIONNAIRES

La Mission du Plein Evangile fut officiellement crée en 1961

Mon épouse Helga et moi-même sommes les missionnaires qui avons fondé la Mission du Plein Évangile au Cameroun. Pour vous donner un aperçu de notre vie antérieure, nous sommes tous les deux de nationalité allemande. Nous avons vu le jour peu avant la Deuxième Guerre mondiale et c'est dans beaucoup de privations que nous avons vécu notre enfance de réfugiés à cette époque. Mais Dieu a préservé nos vies, de sorte que nous n'avons pas subi de préjudice majeur.

Mon épouse a confié sa vie au Seigneur à l'âge de 17 ans, et moi à l'âge de 14 ans lors d'une campagne d'évangélisation organisée par une église pentecôtiste d'un village voisin. Ce fut pour moi une expérience authentique et définitive. L'église qui tenait cette campagne faisait partie d'un groupe missionnaire appelé " United Mission Friends ", et c'est dans ce contexte que mon jeune cœur fut très tôt sensible à l'appel missionnaire.

La Chine et le Tibet étaient nos destinations missionnaires avant la Deuxième Guerre mondiale. En tant que membre de la mission, j'aspirais donc logiquement à m'y rendre. Cependant, dans les années quarante, la Chine succomba au Communisme sous Mao Tse Tung et les portes du pays furent fermées à toute activité missionnaire. En 1956, je m'inscrivis dans une école biblique à Château d'Oex en Suisse pour mieux préparer ma carrière missionnaire. C'est dans cette école que je fis la rencontre de ma future épouse. 

En 1958, alors que j'étais encore en formation, je reçus une lettre du dirigeant de mon groupe de jeunes depuis l'Allemagne. Il voulait savoir si je pouvais me rendre au Nigéria pour assister un missionnaire plus âgé. C'était une proposition plutôt inattendue, surtout que j'étais encore très jeune. Je présentai cette proposition au Seigneur dans la prière et je reçus de lui une réponse formelle tirée du livre de 1 Chroniques 28 :20 : " Fortifie-toi, prends courage et agis ; ne crains point, et ne t'effraie point. Car l ' Éternel Dieu, mon Dieu, sera avec toi ; Il ne te délaissera point, il ne t'abandonnera point, jusqu'à ce que tout l'ouvrage pour le service de la maison de l'Éternel soit achevé. " Cette réponse qui était en même temps une promesse du Seigneur s'est révélée vraie au fil des années.

C'est ainsi qu'en 1959 je voyageai pour le Nigéria. Je me rendis à Uyo dans l'État du Sud-Est, comme on l'appelait à l'époque. J'étais encore célibataire, et ma fiancée suivait une formation d'infirmière en Allemagne. C'est au Nigéria que je fis mes premières expériences sur le champ missionnaire africain. Avec du recul, je me rends compte qu'il s'agissait là d'une véritable aventure avec Dieu : il me guidait, m'enseignait, me témoignait sa fidélité et j'appris à me fier à sa conduite. J'avais l'habitude de prêcher dans différentes églises pentecôtistes et de dispenser des enseignements bibliques dans le cadre des programmes de formation. C'était des années d'apprentissage au cours desquelles je nouai des contacts avec des jeunes frères africains qui, plus tard, allaient participer à la nouvelle entreprise missionnaire au Cameroun. Mais qu'est ce qui explique le choix du Cameroun ? La politique de notre église mère pour l'œuvre missionnaire à l'étranger exigeait de : " Ne pas bâtir sur la fondation d'un autre ", ce qui était aussi la vision de l'apôtre Paul. Par ailleurs, l'État du Sud-Est du Nigéria était déjà quasiment saturé d'églises, y compris d'églises pentecôtistes.
Trois autres pasteurs, issus d'églises nigérianes, que j'avais rencontrés lors de mon séjour au Nigéria se sont également joints à la nouvelle œuvre. L'un d'eux était O. E. Williams, que le Seigneur a utilisé pendant de nombreuses années comme pasteur d'églises dans notre mission et comme enseignant à l'école biblique (avant son retour dans son pays où il participa à la fondation d'une nouvelle œuvre dans l'État de Benue). Nous avons poursuivi l'organisation des cours bibliques une fois par an jusqu'à la création de l'Institut Biblique du Plein Évangile à Bamenda en 1970.
La construction d'une station missionnaire en bordure du fleuve Yoke en 1963 représente une autre étape marquante de l'histoire de l'implantation de la Mission du Plein Évangile dans le pays.
Ce n'est que plus tard que le premier siège de la Mission du Plein Évangile est construit à Muyuka, dans le quartier de Stone Quarter ; et en 1969, la Mission est officiellement reconnue comme association religieuse par un décret présidentiel qui lui reconnaît le droit d'existence légale sur toute l'étendue du territoire national.
Le premier Conseil d'administration de la Mission est reconnu par le Ministère de l'Administration territoriale en 1970. À cette époque, le poste de Surintendant de la Mission revenait à votre humble serviteur. Ce n'est qu'à partir de 1979 que le Rev. D. N. Njemo en assuma fonctions.

Une oeuvre missionnaire accompagné d'un fort dynamisme évangélique

Dès le départ, notre œuvre missionnaire a été accompagnée d'un fort dynamisme évangélique. Ce zèle dont les uns et les autres faisaient preuve pour la prédication de l'évangile venait de Dieu. C'est ainsi qu'à partir de la région côtière et à mesure que l'œuvre croissait, des campagnes d'évangélisation étaient organisées, dès les années 60, dans les hauts-plateaux du Nord-Ouest et à Douala. Le message de l'évangile était porté par des jeunes frères camerounais dans leurs régions d'origine avec l'aide de missionnaires étrangers de plus en plus nombreux, notamment les Schaible, les Collins et les Schneider, et plus tard, les Scheven.
Parallèlement à l'évangélisation, nous avons poursuivi la formation des jeunes hommes qui ressentaient une vocation pour le ministère à plein-temps. En 1969, ma famille et moi-même avons quitté Muyuka pour nous installer à Bamenda où nous avons fondé une autre station missionnaire, puis l'Institut Biblique du Plein Évangile en 1970. Depuis lors, un enseignement biblique complet y est dispensé, avec plus de 900 étudiants formés jusqu'ici. Il faut reconnaître que ceux-ci ont largement contribué à répandre l'évangile dans les quatre coins du pays et même à l'étranger.
À ce stade, on pourrait se demander si le chemin vers l'expansion a été dénué de tout obstacle ou entrave. Bien sûr, nous en avons rencontré. Nombreux sont ceux qui considéraient la Mission comme une secte, même si nous nous efforcions de nous conformer uniquement à la Parole écrite de Dieu, conformément au nom de l'église. On ne saurait oublier les conflits avec les traditions africaines, sachant que l'Évangile interdit formellement le culte des ancêtres ou des idoles.

Nous avons parfois dû essuyer une hostilité ouverte, allant jusqu'à l'agression des chrétiens et à la destruction des églises. Mais en fin de compte, Dieu a prévalu ! Le Seigneur Jésus affirme : " Vous connaitrez la vérité, et la vérité vous affranchira ". La persécution ouvrait généralement la voie à une percée spectaculaire de l'évangile et au réveil, surtout parmi les jeunes.

Cependant, nous avons aussi connu de sérieux revers, surtout lorsque des croyants tombaient dans le péché ou que des pasteurs se détournaient de l'Évangile " annoncé aux saints une fois pour toutes.
" Certains de ces pasteurs commencèrent à prêcher et à pratiquer un évangile " moderne " actuellement promu par divers ministres nationaux et étrangers de notre époque. Restons toujours fidèles à la vision qui fut la nôtre, dès le départ, lorsque nous avons décidé d'appeler notre toute nouvelle œuvre " Mission du Plein Évangile ", à savoir se conformer à l'évangile qui fut à l'origine de l'église primitive : un évangile qui sauve, qui guérit, qui sanctifie et qui conduit à la maturité parfaite. Après ce bilan de ces années, penchons-nous à présent sur les perspectives d'avenir. Nous ne pouvons pas nous croiser les bras comme si tout était déjà fait. Le territoire à conquérir pour le royaume de Dieu reste encore très vaste. Beaucoup d'âmes attendent encore le salut et le chemin à parcourir pour l'édification spirituelle des convertis reste long. Cette année marque le jubilé d'or de notre présence au Cameroun. Mais beaucoup reste encore à faire en vue de l'accomplissement du projet divin dont nous avons reçu le mandat.

Au moment de conclure cet article, vous me permettrez de vous rappeler la vision de Dieu pour le Cameroun en citant tout simplement la brochure préparée à l'occasion du quarantième anniversaire de la Mission : " C'est dans les années soixante-dix que Steve Lightle, un ministre bien connu du Mouvement charismatique mondial en Europe (qui plus tard est devenu Président de la Communauté des HOMMES D'AFFAIRES DU PLEIN ÉVANGILE en Europe) s'est délibérément rendu au Cameroun, parce que Dieu lui avait montré, ainsi qu'à sa communauté de croyants à Braunschweig, une vision du continent africain, dans laquelle la carte du Cameroun était vivement éclairée.
Lors de son séjour, au Cameroun, après avoir visité divers groupes chrétiens, sa vision se trouva confirmée par une vision identique. On lui rapporta qu'alors qu'ils priaient, des croyants en Finlande avaient vu, dans une vision, le continent africain avec un doigt clairement pointé sur le Cameroun. Une comparaison de ces révélations avec les promesses reçues dès le départ, par mon épouse et moi-même en tant que missionnaires fondateurs de la Mission du Plein Évangile, lorsque nous répondions à l'appel de notre destin missionnaire, me laisse profondément convaincu que l'œuvre de la Mission du Plein Évangile est, en réalité, le plan de Dieu pour ce pays en cette période de la fin des temps. " Restons fidèles à la vision originelle, prions et travaillons afin que les desseins de Dieu pour le Cameroun puissent s'accomplir !

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